Nassaj
Que font éternellement et informellement des artistes en tournée, entre d’eux concerts ou en répétition ? Ils sont souvent obsessionnels et parlent de musique. Même après des heures de travail, ils reprennent leurs instruments et improvisent. On se rend compte aussi, par exemple, que la musique baroque a peut-être gardé des liens avec la musique arabe via la musique médiévale européenne. Voilà comment naissent Nassaj, nos compositions, en allant naturellement chercher ce que nous avons de commun pour ensuite exprimer nos différences. Nous proposons donc un répertoire de compositions et une esthétique à la fois distincte et fusionnelle. Il ne restera qu’un univers qui, comme dans la croyance indienne, sera unique et multiple où les cordes et les percussions mêleront influences indienne, soufi, baroque,classique, savante ou contemporaine. Même si nous restons modaux musicalement, pour la forme, chacun de nous propose des arrangements allant chercher l’essence des musiques que lui inspire l’autre.
Le tabla amalendu, cette percussion qui chante et dont on ne sait plus si elle est un instrument rythmique ou mélodique, opère comme « liant » et joue un rôle fondamental pour l’improvisation grâce notamment à la profondeur de la musique indienne dont les joueurs de tablas développent force de proposition et d’intuition. Pour cette création Nassaj, Lakhdar Hanou agit comme à son habitude, dans l’instant de la rencontre. Sous-tendues par une philosophie commune, ce sont les personnalités des artistes qui font la création. C’est tout autant un acte poétique que poétique ; où l’artse crée dans le moment présent, au fil d’une rencontre sans parole. Nassaj ; « Tisserand » en Arabe ; c’est le savoir faire et l’harmonisation de trois personnalités qui s’enlacent pour former, à terme, une pièce unique. Depuis sa création fin 2014, ce projet a suscité un véritable engouement du public qui, à chaque fin de concert, vient demander si un album existe.